Là où j’étais, c’était une semaine bien calme, à baigner dans du soleil et à déambuler dans du paradis terrestre. Le plus bel endroit du monde. Une île découverte par Cousteau et entourée de corail. Un hameau au milieu, un havre tout autour. Quelques touristes perdus dans la masse des gens d’ici — enfin, de là-bas. Rien pour distraire le dilettante que j’étais devenu, à part Le cas Edouard Einstein de Laurent Seksik et Il pleuvait des oiseaux de Jocelyne Saucier. Notre hôte c’était David, un ancien de la Gendarmerie Royale du Canada. Un petit matin de novembre des années 90, temps gris à gris clair, probabilité d’ennui de 90%, il regarde dehors et comme moi, il part en vacances. Dans un petit paradis, un havre, du corail, Cousteau, bon… Mais dans sa grande imprévoyance, David était parti sans blonde. Il n’est jamais revenu dans le pays qu’il servait. C’est toi qu’il sert aujourd’hui. Un petit déjeuner préparé par Magda rencontrée à l’époque. Il s’assoit à côté de toi et te parle de Gatineau dans un anglais mélangé à de l’espagnol. Son Red coat plié dans une malle quelque part, il se promène en shorts toute la journée et poursuit son plus grand projet: construire un rack à kayak pour son vélo.