Alors que la popularité du ski de randonnée est à son apogée, sa division compétitive, le skimo, gagne encore à être connue. Ce sport d’hiver très exigeant sur tous les plans a certainement de quoi satisfaire les adeptes de défis et de sensations fortes.
Puisqu’il sera une discipline officielle aux Jeux olympiques de Milan et de Cortina d’Ampezzo en 2026, le skimo fera assurément jaser les amateurs et amatrices de ski dans les prochaines années.
Le terme « skimo » est une abréviation de l’expression anglaise « ski mountaineering », qui signifie « ski alpinisme ». En gros, cette discipline consiste à monter et à descendre une ou plusieurs montagnes en suivant un parcours le plus rapidement possible en ski de randonnée.
Une course de skimo débute généralement par la portion montée. Les athlètes, skis et peaux de phoques aux pieds, doivent suivre le trajet qui serpente la montagne jusqu’à un sommet. Sur leur chemin se trouvent parfois des portions de « bootpacking », où les athlètes doivent accrocher leurs skis à leur sac à dos et monter un segment plus pentu et accidenté à pied. Une fois ces sections franchies, ils enfilent à nouveau leurs spatules et filent jusqu’en haut.
Les athlètes filent ensuite à toute allure dans la section de descente qui zigzague dans la neige parfois très molle, parfois très dure. Habituellement, un parcours de skimo comporte plusieurs sections d’ascensions et de descentes, ce qui signifie qu’au bas de la pente, les athlètes doivent effectuer une autre transition avant de poursuivre leur course.
Les skieurs et skieuses terminent leur course au bout du parcours, souvent exténué.e.s. En effet, le ski alpinisme exige une excellente endurance cardiovasculaire et musculaire. Puisqu’une grande variété de mouvements sont effectués lors d’une course, ce sport est très complet et demande une bonne forme physique.
La discipline comporte plusieurs épreuves qui peuvent être très variées. Les courses se font soit en équipe, soit individuellement, et sont parfois très courtes ou plus longues. Il existe même une épreuve qui se termine au sommet de la montagne et pour laquelle il faut simplement monter le plus rapidement possible.
Au Québec, on retrouve principalement des compétitions individuelles, où il faut effectuer plusieurs montées et descentes. Le sport est régi par la Fédération québécoise de la montagne et de l’escalade (FQME) et par Ski Mountaineering Competition Canada (SMCC). Les compétitions sont tenues aux quatre coins de la province dans des centres de ski alpin. Les athlètes peuvent s’inscrire aux niveaux amateur et expert.
En ski alpinisme, tout l’équipement doit être optimisé pour la course. Bâtons, bottes, fixations et peaux de phoques sont tous ultralégers et optimisés pour que les transitions soient efficaces. Les skis sont beaucoup plus minces et légers que des skis de touring « traditionnels ». Tout l’équipement de skimo est conçu spécifiquement pour la discipline et le comportement de celui-ci peut-être assez différent d’un kit de randonnée alpine.
Les skieurs et skieuses se vêtissent d’un habit aérodynamique et d’un casque très léger et respirant (certain.e.s optent même pour un casque de vélo).
Ils et elles portent un sac spécialement conçu pour pouvoir y accrocher des skis, tout en restant confortable, aéré et flexible. Les athlètes y glissent de quoi se ravitailler en eau et en énergie, ainsi qu’un vêtement supplémentaire quand dame Nature n’est pas d’humeur. Selon les conditions et l’endroit, certain.e.s traînent aussi un peu de matériel de sécurité et de survie.
Dehors a rencontré deux adeptes du skimo afin qu’ils partagent leur expérience : Frédéric Faucher, qui pratique le sport depuis un an, et Marc-Antoine Vanier, qui compétitionne depuis plus de trois ans.
Pour Frédéric, le skimo, c’est le meilleur des deux mondes. « Tout ce que j’aime moins du ski alpin et du ski de fond, je ne le retrouve pas en skimo, explique-t-il. On ne passe pas des heures dans un chairlift, il n’y a pas de passages plats, et on dépend moins de la météo et des conditions de neige pour le fartage. »
Selon lui, le défi est technique avant tout. « On effectue tellement de manœuvres différentes qu’il y a toujours un aspect à améliorer, dit-il. On perd souvent du temps sur des niaiseries, surtout pendant les transitions. » Frédéric Faucher recommande chaudement son sport à tous les amateurs et amatrices de plein air, puisqu’« au final, c’est jouer en montagne et profiter de l’hiver »!
De son côté, Marc-Antoine Vanier y voit un excellent complément à la course en sentier. « C’est le truc le plus le fun à faire pour se garder en forme l’hiver et ça rend une année d’entraînement pas mal moins monotone, mentionne-t-il. C’est très complet comme sport. »
L’athlète explique aussi que « le skimo peut être une excellente façon de développer ses aptitudes de touring près de chez soi ». Selon lui, « ça permet de développer une bonne forme physique pour la montée, de gagner en efficacité lors des transitions et d’apprendre à se déplacer plus aisément en montagne sans dépendre des conditions ».
Ainsi, les skieurs et skieuses qui aiment dévaler les pentes en hors-piste et dans la grosse poudreuse peuvent s’entraîner en skimo peu importe la température ou la neige au sol. Une fois la pow day venue, ils pourront en profiter davantage.
Le skimo fera certainement de plus en plus d’adeptes dans les prochaines années. Si vous raffolez d’adrénaline et de compétition, fort est à parier que vous voudrez ajouter ce sport fascinant et exigeant à votre bucket list.